Bathie Ngoye Thiam: littérature contributions peintures presse photos livre d'or liens contact
( NEWS MAGAZINE )

CITÉ BLACK – numéro 59 (septembre 2005)

Littérature.


Chronique. ( Le nom de l’auteur n’est pas marqué, mais il s’agirait d’un certain Alain Diané ou Diamé.)

Bathie Ngoye Thiam : Le parricide (l’Harmattan)

J’ai trouvé votre roman intéressant même si je n’ai pas bien compris la fin. Je me suis surtout attardé sur le personnage de Maam Marème. Gentillesse, générosité, amour du prochain, respect de la tradition dont elle semble être un pilier dans son petit village. Plus qu’une personne, elle est devenue un mythe. C’est elle qui s’est battue pour réconcilier son fils et son époux. Même si elle n’y est pas vraiment arrivée. Je crois qu’on ne peut que tomber sous son charme. Je me suis aussi attardé sur le refus des parents de laisser leurs enfants se marier ou avoir une aventure au prétexte qu’ils sont d’ethnies et de religions différentes. Je crois, pour ma part, que c’est la religion qui est en cause ici. Vous semblez dénoncer, sans le dire, ces traditions qui consistent à vouloir choisir à ses enfants, leurs compagnons de vie ou de jeu. Peut-être aussi leur (s) ami(e)s. Et vous avez choisi Maam Marème pour plaider leur cause afin de leur permettre de vivre une vie de couple décente. Elle a recueilli Sakhéwar Diouf, son petit-fils. Le fils de ce couple honni. Le destin que vous lui tracez est en tout point différent de la vie menée par cette gentille grand-mère. Tout le contraire de la vie que Maam Marème souhaitait pour lui. Même si elle lui a passé tous ses caprices. Mais peut-être portait-il trop en lui les problèmes de ses parents ? Lui, le fils du seul Wolof dans un village sérère. Voilà l’expression de l’opposition ethnique. Puis, lorsque le père quitte le village pour la ville, Sakhéwar dont on sentait qu’il était violent, l’enfant quitte l’école.

C’est à partir de ce moment que je ne suis pas d’accord avec l’argument qu’utilise votre personnage pour justifier sa dérive et prétendre avoir tué son père. Un père qui le chercher à la fin alors qu’il est supposé mort. Mais, peut-être l’a-t-il tué symboliquement. Je ne crois pas que la rencontre de l’occident et de la tradition africaine soit responsable de sa perte. Il se détourne de l’école parce que ce père respecté fait le larbin chez les Blancs. Lui-même ne le sait pas trop. Ou alors, chez des Noirs qui vivent comme des Blancs. Ce qui le perturbe, c’est son père et non cette rencontre faite au détriment de l’Afrique.

Lorsque votre éditeur dit, en quatrième de couverture, que vous nous immergez dans « une intrigue où un garçon écartelé entre tradition et occidentalité, décide de redevenir un authentique Africain », il donne le sentiment que l’authentique Africain est un criminel. Je m’inscris en faux contre cette affirmation. En tout cas, ce n’est pas l’impression que j’ai à la lecture de votre roman. Car, l’authentique Africain est symbolisé par Maam Marème.


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CITÉ BLACK – numéro 59 (septembre 2005)

Littérature.


Chronique. ( Le nom de l’auteur n’est pas marqué, mais il s’agirait d’un certain Alain Diané ou Diamé.)

Bathie Ngoye Thiam : Le parricide (l’Harmattan)

J’ai trouvé votre roman intéressant même si je n’ai pas bien compris la fin. Je me suis surtout attardé sur le personnage de Maam Marème. Gentillesse, générosité, amour du prochain, respect de la tradition dont elle semble être un pilier dans son petit village. Plus qu’une personne, elle est devenue un mythe. C’est elle qui s’est battue pour réconcilier son fils et son époux. Même si elle n’y est pas vraiment arrivée. Je crois qu’on ne peut que tomber sous son charme. Je me suis aussi attardé sur le refus des parents de laisser leurs enfants se marier ou avoir une aventure au prétexte qu’ils sont d’ethnies et de religions différentes. Je crois, pour ma part, que c’est la religion qui est en cause ici. Vous semblez dénoncer, sans le dire, ces traditions qui consistent à vouloir choisir à ses enfants, leurs compagnons de vie ou de jeu. Peut-être aussi leur (s) ami(e)s. Et vous avez choisi Maam Marème pour plaider leur cause afin de leur permettre de vivre une vie de couple décente. Elle a recueilli Sakhéwar Diouf, son petit-fils. Le fils de ce couple honni. Le destin que vous lui tracez est en tout point différent de la vie menée par cette gentille grand-mère. Tout le contraire de la vie que Maam Marème souhaitait pour lui. Même si elle lui a passé tous ses caprices. Mais peut-être portait-il trop en lui les problèmes de ses parents ? Lui, le fils du seul Wolof dans un village sérère. Voilà l’expression de l’opposition ethnique. Puis, lorsque le père quitte le village pour la ville, Sakhéwar dont on sentait qu’il était violent, l’enfant quitte l’école.

C’est à partir de ce moment que je ne suis pas d’accord avec l’argument qu’utilise votre personnage pour justifier sa dérive et prétendre avoir tué son père. Un père qui le chercher à la fin alors qu’il est supposé mort. Mais, peut-être l’a-t-il tué symboliquement. Je ne crois pas que la rencontre de l’occident et de la tradition africaine soit responsable de sa perte. Il se détourne de l’école parce que ce père respecté fait le larbin chez les Blancs. Lui-même ne le sait pas trop. Ou alors, chez des Noirs qui vivent comme des Blancs. Ce qui le perturbe, c’est son père et non cette rencontre faite au détriment de l’Afrique.

Lorsque votre éditeur dit, en quatrième de couverture, que vous nous immergez dans « une intrigue où un garçon écartelé entre tradition et occidentalité, décide de redevenir un authentique Africain », il donne le sentiment que l’authentique Africain est un criminel. Je m’inscris en faux contre cette affirmation. En tout cas, ce n’est pas l’impression que j’ai à la lecture de votre roman. Car, l’authentique Africain est symbolisé par Maam Marème.


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