(Wal Fadjri, 24 mai 2003)
Depuis les attentats du 11 septembre, Bush n’a qu’un seul programme
politique, si j’ose l’appeler ainsi : attaquer et occuper des
pays beaucoup trop faibles pour se défendre.
On ne parle plus de l’Afghanistan alors que les boucheries y continuent.
Récemment, des militaires américains ont tiré sur des
soldats afghans, faisant trois morts et plusieurs blessés. On nous
dit que c’est par erreur. Et on se souvient encore de la « guerre
», quand les populations civiles recevaient du ciel des bombes américaines
en même temps que des sacs de vivres avec le drapeau des USA dessus.
Rappelons que ces mêmes Yankees, qui sont les plus gros pollueurs de
ce monde qu’ils prétendent protéger, ont refusé
de signer les accords de Kyoto, de même qu’ils sont opposés
aux médicaments peu onéreux pour les victimes du sida dont trois
quarts sont africains, tout en voulant nous donner des millions de dollars
pour combattre cette pandémie. Donner d’une main et reprendre
de l’autre.
Rien n’a été résolu en Afghanistan et les habitants
ne vivent pas mieux qu’avant. Ils sont juste obligés de subir
le règne de Bush, à travers un président-marionnette
qui leur est imposé et qui ne dirige que grâce aux forces américaines
qui occupent leur pays. La révolte est dans les cœurs, le chaos,
partout.
En Irak, le chaos est encore plus grand. Les indésirables « libérateurs
» n’ont aucun souci pour les populations qui sont toujours les
premières victimes de leurs tueries. Rien n’a été
fait pour les aider ou les protéger. Pas d’eau courante, pas
d’électricité, pas de médicaments, pas de sécurité.
(Les Irakiens, eux-mêmes, disent qu’avec Saddam, ils avaient retrouvé
ce minimum nécessaire, juste deux semaines après la Guerre du
Golf.) Tout a été pillé sous l’œil de l’Amérique
occupante qui n’a protégé que les puits de pétrole
et le ministère du Pétrole. A-ton besoin d’un dessin pour
comprendre que Bush et sa bande avaient d’autres projets que de libérer
le peuple irakien et encore moins de dénicher et détruire des
armes sans doute inexistantes. Ils ont ce qu’ils voulaient et ils s’en
foutent que les Arabes crèvent ou survivent.
Le chaos n’a commencé à leur poser problème que
quand le peuple irakien, prêt à se battre jusqu’à
la dernière goutte de sang pour sa souveraineté, a clairement
exprimé sa volonté : « Merci de nous avoir débarrassés
de Saddam Hussein ! Maintenant, allez-vous-en ! » Le sentiment anti-américain
est très vif. C’est alors le chaos dans la tête de Bush
qui disait vouloir instaurer une démocratie car la majorité
des Irakiens veulent une république islamique, ce qui est hors de question
pour le « libérateur » qui doit se demander comment diviser
pour régner. Il accuse alors tous ceux qui s’opposent à
l’occupation d’être des partisans de l’ancien régime.
Les militaires américains en sont arrivés à tirer sur
les civils sous prétexte que ce sont des membres du parti Baas. Il
y a des raids quotidiens et des couvre-feux. Et maintenant Bush veut faire
lever les sanctions contre l’Irak, parce que les biens du pays sont
entre ses mains.
On se demande dans tout ce chaos, où sont les armes de destruction
massive dont Bush et les siens affirmaient et démontraient l’existence,
raison pour laquelle l’Irak a été envahi et si sauvagement
bombardé.
Bathie Ngoye Thiam.