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ELECTIONS ANTICIPEES POUR SAUVER KARIM ?

(Wal Fadjri, 16 décembre 2009)

Connaissant la boulimie de pouvoir de Me Wade, nombreux sont ceux qui disent qu’il ne va jamais démissionner pour organiser des élections anticipées. Ils semblent perdre de vue que le dessein du vieillard est de se faire succéder par son fils. L’idéal serait que Karim soit « démocratiquement » élu, grâce aux moyens de l’Etat qui sont à sa disposition.
Si Wade est bien portant, il continuera son mandat jusqu’à la dernière seconde avant de passer le relais au Prince héritier. Il s’est déclaré candidat et est en campagne, tout en aidant Karim à gagner les cœurs des Sénégalais en étalant les travaux de l’Anoci (pardon, Anat) sur tout le pays. S’il sait que sa santé ne lui permet pas de tenir jusqu’en 2012, il va organiser des élections anticipées, « gagner » et faire voter une loi pour que le Ndiomborton le remplace en cas de démission ou … Il a créé un poste de vice-président toujours vacant.
Que deviendrait Karim sans la protection de son père ? « Si on ne gagne pas en 2012, beaucoup parmi nous iront en prison ! » Ces paroles de Serigne Mbacké Ndiaye, ministre-conseiller du chef de l’Etat, nous laisse penser que les occupants de Reubeus-City auraient un « Thiof » bien doré parmi eux. Mais ne vendons pas trop tôt la peau de l’ours. On nous apprend que des experts juridiques occidentaux seraient déjà sollicités pour examiner toutes les malversations financières dont le « super banquier » pourrait être accusé après le départ de son papa. (Ils ont du pain sur la planche.)
Buur Saalum, aux abois, est prêt à tout pour sauver son fils. Comme il joue sa dernière carte, la fin justifie les moyens. Il n’hésite même pas à diviser ses sujets, quitte à semer le chaos dans le pays, en se déclarant candidat mouride, persuadé que s’il a l’armée, la police et les mourides dans sa poche, il pourra tranquillement remettre le pouvoir à fils.
Quand parleront les urnes ? Tout dépend du carnet de santé du président de la République pour qui des militants ont prié à la Mecque, lors du dernier pèlerinage. L’opposition n’a qu’à se préparer, car le vieil homme est dans une course contre la montre. Tout est en place. Sa Majesté a fixé le montant de la caution et le nombre de signatures pour les candidats indépendants, a viré le trop scrupuleux président de la Cena pour en élire un autre plus malléable, a retouché le Code électoral selon ses convenances, a fixé la durée de la campagne à 15 jours et a choisi un organisateur qui laisse entendre que les médias ne doivent pas annoncer les résultats avant le ministère de l’Intérieur qui le déclarera sans doute vainqueur dès le premier tour. Toutefois, il n’organisera pas d’élections avant l’inauguration en grande pompe de sa statue pharaonique dite Monument de la Renaissance africaine.

Bathie Ngoye THIAM.


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